Le fantôme des bois hante mes rêves depuis que j'ai croisé ses pas en Chartreuse il y à vingt ans. Mais cela ne fait que quatre ans que je me suis mis sérieusement à le chercher dans le massif du Jura. En attendant qu'il daigne se laisser photographier j'ai réalisé des images en captivité, notées (c), dans l'incontournable parc de Bavière, Bayerisherwald ainsi qu'à Juraparc. Et puis, après quelques visions furtives et des rendez-vous manqués, en mars 2015, enfin ma première photo de lynx boréal sauvage, une femelle et son jeune de l'année, sous le clair de lune, qui observent une vallée urbanisée. Plus récemment, en mars 2016 le mâle territorial que je piste depuis quatre ans m'offre un face à face de cinq heures, en tolérant ma présence à une trentaine de mètres, un instant magique. Il digère à proximité d'une proie et fait la sieste, une activité qui occupe plus de la moitié du temps d'une vie de lynx.